Je viens de me rendre d'un truc: j'ai été dans la même galère que les ados de 2023! 😶
Petit retour en arrière...
Il y a 15 ans (en fait, peut-être même 20!), en tant qu'étudiante, c'était toujours compliqué quand je devais faire un texte en langue étrangère. Je ne parvenais pas à trouver la bonne structure et à utiliser les bons mots lien/connecteurs! Ma maman étant néerlandophone, je lui demandais parfois de m'aider mais sincèrement elle ne répondait pas toujours forcément à mes attentes. Pour tout vous dire, elle arrivait à me dire ce qu'il manquait dans une phrase mais pas à m'expliquer "pourquoi" il fallait mettre ce mot-là à cet endroit-là spécifiquement, alors j'étais frustrée...
Et maintenant alors...?
Au fur et à mesure que j'ai rencontré vos adolescents sur mon parcours, je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule à avoir galéré avec cela!
En effet, plusieurs parents me contactent en me disant "mon fils (ou ma fille) connait son vocabulaire et sa grammaire, mais n'arrive pas à former des phrases".
Du coup, j'en ai déduis que:
1️⃣ je n'étais pas la seule à galérer avec ça
2️⃣ cette galère touche plus d'apprenants qu'on ne croit (qu'on soit débutant ou pas; et qu'on aime les langues ou pas...)
3️⃣ il est possible de s'améliorer et de passer aux dessus de ces freins
Avant d'aller plus loin, je voudrais d'abord vous expliquer pourquoi nous avons ces freins lors de notre apprentissage. Et je parle en "nous", puisque comme je vous le disais plus haut, je m'inclus dans le groupe, même si cela date d'il y a 15 ans pour moi!
Pourquoi avons-nous ces freins?
De par mon expérience personelle et professionnelle, j'ai remarqué que ces freins ne sont pas anodins parce qu'ils peuvent témoigner d'autres aspects sous-jacents qu'il ne faut pas négliger. En effet, comprendre pourquoi ces freins éxistent est - selon moi - la 1ere étape dans l'amélioration.
et peuvent provoquer une grande frustration et une certaine démotivation chez certains apprenants.
Je vous explique ci-dessous les 5 raisons principales de ces freins:
Certains apprenants ne parviennent pas à structurer leurs phrases en langues étrangères parce qu'ils ont étudié du vocabulaire ou des points de grammaire par coeur, sans faire de lien avec l'utilité que ceux-ci pourraient avoir dans leurs productions écrites ou orales. Dans ce cas, l'apprenant maitrise généralement très bien la partie "savoir" de l'apprentissage (càd l'étude par coeur), mais pas nécessairement le "savoir-faire" (càd l'application de ce "savoir" dans la pratique).
D'autres ont développé une base solide dans la langue étrangère et quand ils apprennent de nouvelles structures ou mots, ils n'osent pas les utiliser et préfèrent se "réfugier" dans leurs connaissances solides de base. De ce fait, ils se limitent à utiliser les anciens mots connus pour être sûrs de ne pas commettre d'erreurs. En effet, les nouvelles structures apprises (mots et grammaire) pourraient engendrer des erreurs puisqu'ils ne les maitrisent pas encore correctement.
L'apprenant n'arrive pas à assimiler les nouveaux mots et points de grammaire dans ses productions actives car il aime s'exprimer (souvent, ce type d'apprenant a d'ailleurs un très bon débit en langue étrangère et il n'a pas peur de s'exprimer). Si le message passe à l'interlocuteur, l'apprenant considère que c'est le principal et il ne voit donc pas l'utilité de développer ou d'utiliser d'autres structures.
De plus, il ne faut pas oublier que certains apprenants éprouvent parfois des difficultés dans leur langue maternelle à former des phrases plus complexes et vont donc éprouver les mêmes difficultés dans la langue étrangère étudiée. Parler une langue, qu'elle soit notre langue maternelle ou une nouvelle langue, reste dans le même domaine et exploite des capacités similaires. Certaines difficultés dans la langue maternelle peuvent donc apparaitre aussi lors de l'apprentissage d'une langue étrangère.
Finalement, certains apprenants ont des difficultés quand il s'agit d'utiliser plusieurs connaissances pour un même objectif commun. C'est ce qu'on appelle l'utilisation des compétences transversales à bon escient, c'est-à-dire (en français de tous les jours ;) ): la capacité de pouvoir aller piocher dans les différents tiroirs de son cerveau les éléments essentiels pour former une phrase par exemple. L'apprenant n'a donc pas encore crée de chemin adéquat entre le mot qu'il a étudié le 2 février, le point de grammaire vu le 5 mars et la prononciation apprise le 15 mai par exemple (j'exagère mais j'espère que vous comprendrez mieux comme ça!). Dans ce genre de situation, l'apprenant a donc des difficultés à aller rechercher tous les éléments appris pour les utiliser pour un objectif commun, à savoir former une phrase correcte dans la langue étrangère.
Quelles conséquences pour l'apprenant?
Après avoir identifié la galère dans laquelle nous sommes tous à un moment donné dans l'apprentissage d'une langue étrangère, je me suis demandée les conséquences que celle-ci pouvait avoir sur l'apprenant.
Entendons-nous bien: je ne vais pas parler ici de grande conséquence psychologique, mais quand même, je me suis rendue compte que certains apprenants pouvaient garder des conséquences tout au long de leur apprentissage d'une langue ... et donc tout au long de leur vie!
Je vous explique ci-dessous
la conséquence principale
de cette galère :
LA DEMOTIVATION
La démotivation est, selon moi, la conséquence la plus dramatique car elle peut avoir un impact très profond et très longtemps sur l'apprenant. En effet, si à chaque fois que vous essayez de faire une phrase, on ne vous comprends pas ou on vous demande de répéter... vous allez être démotivé et vous n'allez plus avoir envie d'essayer. Cette démotiviation est souvent accompagnée d'autres conséquences, dont voici une petite liste:
La peur de parler et d'écrire: cette peur est très souvent remarquée chez les apprenants qui aiment faire des phrases parfaites et sans erreurs. Si ces apprenants ne parviennent pas à faire des phrases, ils auront encore plus peur d'en produire.
Mauvais points, voire échec, à l'école: cette conséquence est etroitement lié à notre système scolaire où le professeur doit mettre des points selon des critères établis par le programme scolaire. De ce fait, si l'étudiant (qu'il ait 11, 14, 24 ou même 53 ans) se voit contraint de formuler des phrases à l'écrit ou à l'oral mais que celles-ci ne correspondent pas aux exigences de l'année scolaire dans laquelle il se trouve, il recevra de mauvais points et cela diminuera sa confiance et sa motivation à apprendre... surtout s'il avait passé des heures à étudier son vocabulaire!
Manque de confiance en soi
Ne plus vouloir fournir d'effort : cela est souvent le cas pour les langues moins parlées dans le monde et obligatoires dans certains contextes (comme le néerlandais dans les écoles francophones de Belgique par exemple). Si l'apprenant ne voyait déjà trop l'utilité de cette langue au début de son apprentissage, le fait de galérer encore plus ne le poussera pas (plus) à fournir d'efforts supplémentaires.
Déni total des contraintes linguistiques
Comment remédier et solutionner ces freins?
Si vous me lisez jusqu'ici, c'est que les freins identifiés ci-dessus et les conséquences listées ci-dessus vous parlent ... ou que vous reconnaissez quelqu'un de votre entourage dans cette situation.
De ce fait, l'étape suivant consiste donc à trouver une solution et de permettre à cet apprenant en galère à passer au-dessus de ces freins.
Selon moi, la solution à apporter dépend très fortement du degré de démotivation atteind par l'apprenant.
Niveau 1: l'apprenant est un peu démotivé mais a encore de la niak
Dans le cas où l'apprenant ne fait pas preuve de grande démotiviation et que cet apprenant a encore de la motivation pour s'améliorer, je conseillerais de:
faire des exercices de traduction de phrase
discuter avec le professeur pour mettre en place des choses pour l'aider à se remotiver avec la langue apprise
trouver un correspondant avec qui échanger en néerlandais
suivre des tutos et explications sur Internet en lien avec la structure de la phrase, de textes
s'inscrire à des tables de conversation ou d'écriture de textes en groupe.
Exemples concrets d'apprenants de niveau 1: étudiant oscillant entre 50 et 65% à l'école, étudiant qui étudie beaucoup son vocabulaire mais ne parvient pas à le restituer dans ses productions, apprenants qui a des connaissances en anglais mais n'arrivent pas à formuler les phrases qu'il veut ou à exprimer ses idées de façon claire.
Niveau 2: l'apprenant est démotivé mais garde espoir et montre des signes de vouloir s'améliorer
Dans le cas où l'apprenant montre des signes clairs de démotiviation mais que celui-ci vous dit exprésemment qu'il souhaite remédier à ce problème, je conseillerais de:
en discuter avec le professeur en charge de son aprpentissage de la langue étrangère
l'inscrire à des ateliers d'écriture de textes et tables de conversation en petits groupes (max. 3-4 personnes) ou en individuel pour le stimuler à faire des liens et à utiliser ce qu'il a étudié
vérifier avec lui ou une personne extérieure sa méthode de travail et sa façon d'étudier le vocabulaire et la grammaire
s'assurer qu'il n'y a pas d'autres troubles sous-jacents, comme DYS-... , difficultés dans la langue maternelle ou autre
l'encourager et le motiver
trouver un soutien externe si nécessaire pour lui faire prendre conscience "qu'il n'est pas nul" en langues
Niveau 3: l'apprenant est complètement démotivé et ne montre aucun signe de vouloir s'améliorer
Bien que la situation de niveau 3 semble parfois totalement perdue, sachez que je suis persuadée que ce n'est pas vrai :)
Le but dans ce cas de figure va d'abord d'être d'identifier les besoins de l'apprenant en répondant à une seule question:
Pourquoi l'apprenant doit-il apprendre la langue étrangère?
Souvent, l'apprenant ne voit pas le but ultime de l'apprentissage ou n'a pas de volonté personelle à apprendre cette langue.
Par exemple: la motivation est totalement différente si on apprend le néerlandais pour communiquer avec son petit copain ou si c'est pour écrire un mail à un correspondant fictif pour parler des festivals de musique... ou l'ado n'a jamais mis les pieds!
Autre exemple: si je dois apprendre le finlandais pour parler à 3 clients tous les 6 mois, je serai moins motivé que si je dois apprendre l'anglais pour communiquer tous les jours avec des collègues qui se trouvent au même étage que moi!
Généralement, si la motivation est externe (càd que l'apprenant apprend la langue parce qu'il doit et non pas parce qu'il a envie), le blocage de la structure de la phrase se fait 10 fois plus ressentir (si, si je vous jure...) !!!!
Dès lors, si vous êtes ou si vous connaissez quelqu'un dans ce cas de figure-ci, je vous conseille vivement de:
arrêter (temporairement) tout ce qui vous mine le moral par rapport à la langue étrangère
trouver quelqu'un de confiance et compétent pour vous rebooster et vous accompagner dans votre parcours d'apprentissage (d'ailleurs, si vous suivez déjà des cours et que vous ne voyez pas de progrès ... pensez à changer de cours/prof... ce que ceux-ci ne vous conviennent pas pour l'instant)
Et toi, Miss Hélène, t'as fait comment alors?
J'avais commencé l'article en disant que j'étais dans la même galère que les ados de 2023... et je suis maintenant animatrice dans un organisme de langue privé... que j'ai fondé moi-même! Le comble me direz-vous!
Et bien non, justement...
J'ai été frustrée,
J'ai parfois eu du mal à trouver réponse à mes questions...
Mais en fait, j'ai toujours aimé apprendre les langues et découvrir les nouvelles richesses linguistiques. Du coup, je pense que je suis toujours restée au niveau 1 (si vous ne voyez pas de quoi je parle, cliquez ici :p) et que - sans le savoir - j'ai mis en place des strétégies pour m'améliorer et passer au dessus de mes freins:
j'ai suivi des tables de conversation en anglais,
je suis partie pendant 8 étés faire jeune fille au pair dans une famille en Angleterre,
j'ai commencé à parler néerlandais avec mes grands-parents néerlandophones (c'est eux qui avaient appris le français ...)
j'ai fait des exercices de traduction très classiques pour m'entrainer,
j'ai corrigé presque toutes mes expressions écrites de 4e et 5e secondaires avec une prof de langues (d'ailleurs, grand merci à elle!),
je ne visais pas la perfection ni des 90% au bulletin... je voulais juste savoir exprimer ce que j'avais en tête
Et aujourd'hui, ce qui m'anime le plus dans ma vie professionnelle c'est de pouvoir offrir:
aux KIDS dès 2.5 ans la croyance en eux-mêmes et la possibilité d'oser parler une langue, même si on fait quelques fautes. Chez FunHéLangues, je fais vivre aux enfants une chouette expérience éducative en dehors de l'école! Petit secret: si vos enfants ont contact avec le néerlandais ou l'anglais mais qu'ils ne parlent pas, n'ayez pas peur de pousser notre porte ... moi j'adore ces enfants qui n'osent pas parler , parce que je vais leur donner la possibilité de le faire chez FunHéLangues!
aux ADOS un espace bienvaillant et une oreille attentive où ils pourront dire qu'il déteste le néerlandais ou n'osent pas parler anglais devant les copains, mais aussi un espace où je les accompagnerai pour passer au-dessus de ces croyances limitantes. Chez FunHéLangues, j'ai remplacé les cours de langues traditonnels par des séances ludiques, visuels et toujours Funs! (et encore un petit secret: j'adore aider les ADOS de niveau 3 de démotivation, c'est vraiment mon KIF absolu!)
aux ADULTES un endroit où faire des fautes fait partie de l'apprentissage et permet de s'améliorer, grâce à des tables de conversation dans un cadre convivial et dynamique. (et 3e petit secret: j'adore les adultes qui me disent qu'ils sont nuls en langues et qui n'y arriveront pas... )
Découvre mes 2 offres pour aider les apprenants démotivés:
Une plateforme d'e-learning avec les 15 points de grammaire essentiels pour l'année scolaire de votre ado! Les vidéos sont funs et visuels, la fiche de grammaire est claire, les exercices sont efficaces et (le plus!) le correctif est audio. Comme ça, votre ado comprendra directement pourquoi c'est correct ... ou pas!
Un carnet avec 12 conseils méthodologiques, spécialement conçus pour les langues étrangères. Crée par une prof de langue (moi ;) ) et une coach scolaire (Manon), ce carnet se veut clair, pratique et utile!
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